Brasserie 3 Fonteinen : du petit café à la brasserie d’envergure internationale
Une escapade dans le Pajottenland est un must pour les amateurs de bières. À moins de 25 kilomètres de notre capitale, au cœur d’une campagne verdoyante, se niche la brasserie de gueuze-lambic 3 Fonteinen. L’histoire de la brasserie n’inspire pas seulement ses nombreux visiteurs. Savoir-faire, passion et persévérance ont façonné son image actuelle : celle d’une brasserie de premier plan mondial !
Au commencement…
L’histoire de 3 Fonteinen débute à la fin du 19ème siècle. Le bourgmestre Jacobus Vanderlinden ouvre un café et y assemble notamment le lambic – encore directement livré par un brasseur à l’époque – dans de petits fûts de bois. Son fils Jean-Baptiste lui succède et se forgera la réputation de meilleur assembleur de gueuze de la région grâce à sa gueuze issue d’un mélange unique de lambics.
Les premières années de la famille Debelder
Le café de Jean-Baptiste est repris par Gaston Debelder et sa femme Raymonde. Le couple sert une clientèle qui apprécie notamment les bonnes tartines au fromage blanc servies avec une gueuze. 3 Fonteinen devient à l’époque une attraction pour les Bruxellois venus prendre l’air dans le Pajottenland durant le week-end. Leurs deux fils Armand et Guido finissent par rejoindre l’activité.
La fin du début
Mais la pils et les bières étrangères arrivent en masse. Les goût changent. Le public se désintéresse peu à peu des lambics. Brasseurs de lambic et assembleurs de gueuze ferment leurs portes les uns après les autres. Armand Debelder, chef et brasseur, dirige à l’époque la brasserie 3 Fonteinen. En 1993, 3 Fonteinen se voit décerner le prix des « Objectieve Bierproevers » pour ses mérites en tant qu’assembleur de gueuze. Il est alors l’un des deux derniers assembleurs de gueuze de la région.
Poussé par cette reconnaissance, il décide de poursuivre l’aventure et, bien que tout le monde le prenne pour un fou, il fait l’acquisition d’une installation brassicole coûteuse en 1998. Un investissement qui s’avèrera payant, puisqu’au début des années 2000, la gueuze bénéficie d’un regain d’intérêt progressif.
Suite à un stupide incident survenu dans la brasserie, Armand est sur le point de faire faillite une petite décennie plus tard. Un thermostat en panne a réduit à néant des dizaines de milliers de bouteilles de Veille Gueuze.
Mais lorsqu’on chasse le naturel, il revient au galop. Armand parvient à relancer l’affaire grâce à de nombreux coups de main et à la vente d’une eau de vie – distillée à partir des bouteilles qui n’avaient pas explosé mais étaient devenues inutilisables – et d’une gamme exclusive de Vieilles Gueuzes.
Depuis quelques années, l’intérêt pour la gueuze commence à gagner les quatre coins de la planète. 3 Fonteinen est aujourd’hui plébiscitée comme l’une des meilleures brasseries au monde, et son équipe compte désormais 15 collaborateurs.
Armand profite actuellement d’une retraite bien méritée, non sans s’être assuré d’une succession digne de ce nom, aux profils souvent atypiques. Deux jeunes brasseurs perpétuent la qualité de l’œuvre de sa vie, entourés d’une jeune équipe d’enthousiastes issus des quatre coins de la Belgique. Ce qui les réunit ? Leur passion pour le lambic !
L’abus d’alcool nuit à la santé.